Conférence Michelle Douglas : The Accidental Legal Activist

En 1988, après des débuts exemplaires dans les Forces armées canadiennes, Michelle Douglas fut l’une des premières femmes à être nommées au rang d’officier dans l’Unité des enquêtes spéciales. « [Ce] corps était responsable de faire enquête sur les plus sérieuses formes de criminalité, d’espionnage, de sabotage, de subversion — et les allégations d’homosexualité », a-t-elle raconté le 15 mars 2022 à l’occasion de l’édition inaugurale de la conférence portant son nom.

Depuis les débuts de la Guerre froide, l’homosexualité était motif de congédiement au sein de l’armée, de la GRC et de la fonction publique fédérale. Peu après sa promotion, la pionnière devint le sujet d’une enquête par sa propre unité qui se solda par son renvoi en 1989.

S’entreprit alors le périple « d’activiste juridique par accident » de Douglas : une poursuite pour discrimination contre les Forces armées canadiennes qui changea le cours de l’histoire. En 1992, la veille du début du procès, l’armée proposa un règlement hors cour à Douglas et acceptera d’abandonner immédiatement ses pratiques anti-LGBTQ.

Deux décennies plus tard, d’autres survivant.e.s de la purge LGBTQ — dont Martine Roy — lui emboîtèrent le pas et intentèrent un recours collectif contre le Gouvernement du Canada. En 2017, l’État leur présenta ses excuses officielles et leur accorda un dédommagement de 145 millions de dollars. Des années 1950 au milieu des années 1990, il est estimé que près de 9 000 membres LGBTQ des Forces armées canadiennes, de la GRC et de la fonction publique fédérale ont été victimes de mesures de discrimination en raison de leur orientation sexuelle.

L’honorable Alexander Pless, BCL’98, LLB’98, juge à la Cour supérieure du Québec et professeur auxiliaire à la Faculté de droit, a offert une conclusion touchante à la conférence en saluant le courage de Douglas et des autres personnes ayant porté la cause aux tribunaux, forcées à la bravoure pour obtenir le droit d’être traitées équitablement.

Il s’est remémoré avec émotion le jour où, à titre d’avocat pour le Procureur général du Canada, il vit le règlement historique de 145 millions de dollars leur être accordé :

« It didn’t have to be this hard for them […] Let tonight be a lesson to inspire you to stand up when you know what is right, because doing the right thing is actually not that hard, it just requires you to do it. »

Michelle Douglas in front of a photo of her in army uniform

“I’ve never felt particularly courageous or brave, but I’ve always felt worthy. I’ve always felt like I had inherent dignity. That can be a bit of a North Star. Standing proud, digging down deep, respecting yourself, and loving yourself; those are important beacons to hold on to.”

– Michelle Douglas

 

Audrey Boctor, BCL'05, LLB'05, introducing Michelle Douglas
Mtre Boctor served as lead counsel to the Quebec class members in the 2016 LGBT Purge class action lawsuit against the Canadian government.

“One of the greatest privileges of being an advocate is being entrusted with telling someone’s story through legal action; one person or a few people’s stories can serve to tell the stories of thousands of others… it’s the heroes of these stories who, through their pain, sacrifice and courage, change things for everyone,” said Mtre Audrey Boctor, BCL’05, LLB’05, as she introduced Michelle Douglas.

 

The hon. Alexander Pless concluding the lecture

“[Michelle Douglas] had to fight because people failed to do the right thing,” said the Hon. Alexander Pless, BCL’98, LLB’98, highlighting that at the time of her dismissal, more than twenty years had passed since Prime Minister Trudeau had declared that the State did not have its place in the bedrooms of the nation.

 

Visionner l’enregistrement de la conférence

 

Colloque étudiant Martine Roy

Le 15 mars 2022, quatre membres de la communauté étudiante ont offert des présentations sur le thème « Vers l’égalité et la justice pour les personnes LGBTI » à l’occasion de l’édition inaugurale du colloque Martine Roy. Organisé par le Centre sur les droits de la personne et le pluralisme juridique (CDPPJ), le colloque rend hommage à Martine Roy, une ardente défenseuse de la justice pour les communautés LGBTQ qui a été congédiée des Forces armées canadiennes en 1984 en raison de son orientation sexuelle.

Colloquium participants and organizers in front of the Old Chancellor Day Hall staircase
De gauche à droite : Raphael Schmieder-Gropen, étudiante; Andie Hoàng-Lefranc, étudiante; Darren Rosenblum, professeur.e ayant animé le colloque; Martine Roy; Linnea Kornhauser, étudiante; Seth Gordon, étudiant; Nandini Ramanujam, professeure et co-directrice du CDPPJ; et Shona Moreau, coordonnatrice étudiante de l’événement.

 

Law student Andie Hoàng-Lefranc

La candidate au BCL/JD Andie Hoàng-Lefranc a remporté le prix Martine Roy pour son essai intitulé : « Family is a Drag : Extra-Legal Formations of the White-Picket Dream ».

« As an aspiring academic, it’s encouraging to know that my work is deserving of recognition. I’m so grateful for everyone who has helped me get to this point and I hope to continue to advocate in ways that live up to the efforts of Martine Roy and Michelle Douglas » a-t-elle déclaré.

Un lieu d’échange entre la recherche et l’activisme

An audience member asking a question at the inaugural Michelle Douglas lecture

Le colloque étudiant Martine Roy et la conférence Michelle Douglas se veulent un espace pour faire progresser l’égalité et l’accès à la justice pour les communautés LGBTQ à travers la recherche et l’engagement étudiant. Ces événements se tiendront aux deux ans à la Faculté de droit grâce au soutien permanent permis par un généreux don d’IMK Avocats, qui était l’un des cabinets de droit représentant les survivant.e.s de la purge LGBTQ lors de leur recours collectif contre le Gouvernement du Canada.