Un diplômé de droit remporte le concours Six mots : Roddick Gates. Short Walk; Long Strides

Earle Straus, BA’71, BCL’75, LLB’76, est fier de son habileté à manier le verbe, habileté qu’il a raffinée au cours de trois décennies de pratique du droit. « On apprend à être bref, sans être obscur, » explique-t-il. « J’attribue cette aptitude à mes années d’études à McGill. »

Quand il a appris que McGill invitait les gens à soumettre un texte en six mots, il a décidé de relever le défi. C’était toutefois sans se douter qu’un jury le classerait parmi les dix meilleurs auteurs, ni que les diplômés de McGill sélectionneraient son texte comme le meilleur d’entre tous. « Ce fut une agréable surprise », a-t-il ajouté.

Le lauréat explique que son histoire en six mots est autobiographique. « Je suis allé à l’École secondaire de Montréal sur la rue University. McGill était à deux pas, juste de l’autre côté de la rue. » Mais pour le père d’Earle Straus, Maxwell, la distance entre les deux institutions était immense : personne dans la famille n’avait fréquenté l’université auparavant.

« Mon père accordait beaucoup d’importance à l’éducation. Il me disait : ‘Earle, je veux que tu enfonces les portes de McGill’. Je n’ai pas eu besoin de beaucoup d’encouragements; j’aimais bien les études », confie-t-il.

Après avoir décroché un premier diplôme en philosophie, Earle Straus termine un double diplôme en droit quelques années plus tard. S’entame alors la carrière juridique qui l’a éventuellement mené à la fonction publique en Ontario.

« Quand j’ai commencé à travailler pour le ministère du procureur général de l’Ontario, certains d’entre nous ont décelé une lacune en matière de spécialistes en droit international du commerce. » Monsieur Straus et ses collègues ont réussi à convaincre le sous-procureur général de les laisser s’occuper de questions de commerce, une décision qui s’est révélée fort judicieuse. Les négociations de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis commençaient alors. Earle Straus est rapidement devenu un homme fort occupé, consacrant son temps à l’analyse des répercussions qu’aurait l’Accord pour l’Ontario.

Avant de prendre sa retraite récemment, Earle Straus a eu l’occasion de travailler sur bien d’autres dossiers pour le gouvernement, y compris sur des questions de réglementation d’affaires, d’accès à l’information et de droit à la vie privée. Aujourd’hui, il demeure très occupé, travaillant à temps partiel pour la Ville de Toronto et siégeant lors d’appels portant sur la conformité aux normes de propriété. Il est également bénévole pour un comité du Bureau de la santé de la Ville de Toronto. Mais sa passion véritable n’a pas changé depuis le moment où, nouvellement inscrit à McGill, il franchissait à grands pas le Portail Roddick à la fin des années 1960.

« J’ai repris le chemin de l’université, » dit Straus. « Je suis un cours sur la matière noire et je découvre les trous noirs. Je lis beaucoup sur l’économie de crise. J’ai enfin le loisir de m’intéresser aux sujets que j’ai dû mettre de côté durant ma carrière. »

―Par Daniel McCabe, BA’89, traduction de Lysanne Larose

SIDEBAR
Le style laconique n’a jamais perdu son attrait. Ernest Hemmingway en était un légendaire praticien, comme le prouve son indémodable micro-roman: “À vendre. Chaussures d’enfant. Jamais portées”. Inspirée par Hemmingway, McGill a lancé sa Campagne Six mots (sixwords.mcgill.ca) l’an dernier. Avec élan, diplômés et membres de la communauté de McGill ont soumis plus de 1 800 histoires. La campagne elle-même a d’ailleurs gagné des prix à l’échelle nationale et internationale.

Au printemps dernier, l’Association des diplômés de McGill invitait les lecteurs du McGill News à couronner la meilleure histoire en six mots. Lisez l’article à ce sujet publié dans le McGill News.