Même si elle n’était pas certaine de poursuivre une carrière en droit, tout un monde s’est ouvert à Paule Robitaille lorsqu’elle étudiait au Pavillon Chancellor-Day pendant les années 1980. Un joli parcours, s’étendant du journalisme à la politique, s’est ensuivi.

« Mes études en droit m’ont fait réaliser que si on travaillait fort, si on faisait preuve d’ouverture d’esprit, si on était curieux, finalement, tout était possible, dit-elle. Je remercie la Faculté de m’avoir insufflé cette espèce de goût de liberté, de goût pour la découverte. Non seulement l’ambition, mais le fait de sentir qu’on peut y arriver. »

Après avoir obtenu ses diplômes, Mme Robitaille s’est lancée dans une longue et brillante carrière de correspondante internationale, pendant quel temps elle a réalisé un documentaire sur la chute de l’U.R.S.S., relaté la fin du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel) au Mexique et interviewé Fidel Castro. Sa formation juridique l’a aidée à voir les « deux côtés de la médaille » en analysant des situations complexes aux ramifications importantes et multidimensionnelles.

« Cette façon d’approcher les choses m’a permis de mieux comprendre le monde et de bien construire ce que j’avais à dire, » explique-t-elle.

Après un an à Harvard en tant que boursière Nieman au début des années 2000, Mme Robitaille est revenue au Québec pour devenir commissaire à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, où elle a travaillé près d’une quinzaine d’années avant de se lancer en politique pour le Parti Libéral du Québec en 2018. Maintenant, elle est la porte-parole de l’opposition officielle en matière de lutte contre la pauvreté.

Une passion pour le travail de terrain

Paule Robitaille à son bureauSans expérience directe en politique, Mme Robitaille ne savait pas exactement à quoi s’attendre – mais elle voulait s’engager socialement, « surtout dans un comté comme Bourassa-Sauvé, qui est parmi les quartiers les plus pauvres du Canada ».

Ce qui la passionne le plus, c’est le travail de terrain.

« Mes électeurs avaient vraiment besoin d’être épaulés pendant la COVID-19. Ils avaient besoin qu’on porte leur voix. Ça m’a fait extrêmement plaisir. On peut faire une différence, » confie-t-elle.

Paule Robitaille veut aider les membres de ses communautés en facilitant l’accès à la justice. Elle travaille notamment avec la nouvelle clinique juridique de Montréal-Nord – un organisme dans son comté qui se destine aux personnes immigrantes et racisées – où elle constate une possibilité de collaboration fructueuse entre la clinique et la Faculté de droit.

« L’accessibilité à la justice et aux services juridiques, ce n’est pas juste une affaire de classe moyenne et classes plus favorisées. L’accessibilité au droit, c’est aussi beaucoup pour les gens qui en arrachent, pour les gens qui sont vulnérables », explique Mme Robitaille.

La clinique sera une ressource pour les personnes âgées dans des situations vulnérables, pour les personnes affligées par la pauvreté, et les individus se confrontant à des défis de logement ou des interpellations policières parfois injustifiées et bien plus encore. Selon Paule Robitaille, le travail de terrain n’est pas réservé qu’aux politiciens; travailler avec les communautés marginalisées est également essentiel pour les étudiant.e.s en droit.

« C’est important pour les futurs juristes de voir ce qui se passe sur le terrain, et de prendre contact avec des réalités qui sont différentes des leurs, dit-elle. C’est vraiment d’adapter le droit à quelque chose de très pratique, de très réel et de très concret ».

C’est quelque chose que la Faculté de droit fait bien de façon naturelle, ajoute-t-elle, grâce au bilinguisme des programmes, son corps étudiant venu de tous les coins du monde et son souci inné pour la justice sociale.

« Ça m’a vraiment inspiré à l’époque et ça m’a ouvert au monde. Une nouvelle génération d’étudiants et d’étudiantes pourront maintenant faire de même », conclut Mme Robitaille.