ILADA poster detail

Simon Filiatrault, a BCL/JD student and this year’s President of the Indigenous Law Association/Association du Droit Autochtone (ILADA), reflects on this year’s virtual edition of the annual Working in Aboriginal Law panel. L’événement a réuni quatre avocat.e.s autochtones qui ont offert de brefs aperçus de leurs pratiques, explique l’auteur.

McGill Law is renowned for its transsystemic approach, which studies not only the Canadian common law and Quebec civil law legal traditions, but also increasingly Indigenous legal traditions. As an Indigenous student, I have benefited greatly from this unique legal education in my journey to better understand Indigenous law. By putting into perspective the foundations of each legal tradition, I am able to see more clearly the ways in which they interact.

Il demeure […] essentiel que les étudiant.e.s en droit aient un bref aperçu du monde concret qu’est la pratique avant qu’ils ou elles ne s’y plongent tête première. C’était aussi le moment idéal de déconstruire certains stéréotypes liés à la pratique du droit autochtone.

However, I felt the need to learn more about the concrete ways in which Indigenous peoples organize themselves within the Canadian legal system. I felt my peers and I could benefit from a fresh reminder of how the Canadian law that pertains to Indigenous peoples operates, and how Indigenous peoples use legal tools to further their diverse interests.

As the President of the Indigenous Law Association/Association du Droit Autochtone (ILADA), I recently had the opportunity to facilitate our annual panel, Working in Aboriginal Law. Since the event was held online, we were able to invite four Indigenous lawyers from across the country. The panel was a great success, bringing together almost 60 participants and leading to excellent feedback.

Rayanna Seymour-Hourie, an Anishinaabe (Ojibway) from Lake of the Woods, spoke about her experience as manager of the RELAW (Revitalizing Indigenous Law for Land, Air and Water) program with West Coast Environmental Law, a non-profit organization in Vancouver. She emphasized the importance of learning about the Indigenous historical context of one’s workplace, and how crucial it is to ensure there is training in trauma-informed practice. Seymour-Hourie discussed the irreducible tension between her close work with Indigenous communities in revitalizing their legal order, and, on the other hand, providing them with the right tools that allow them to further this project themselves. In an ideal world, she confessed, RELAW would not need to exist.

Cette perspective sur la revitalisation du droit autochtone offrait un fort constrate avec l’approche pragmatique de Me Nadir André, membre de la Première nation Matimekush-Lake John et associé chez Borden Ladner Gervais à Montréal. Spécialisé dans les négociations sur les revendications territoriales globales et spécifiques dans le nord du Québec, il a soutenu que les besoins des communautés autochtones sont souvent mieux servis au sein du système juridique canadien. Selon lui, le marché du droit autochtone représente près d’un milliard de dollars, et certaines communautés autochtones n’ont pas intérêt à tourner le dos à cette mine d’or si elles aspirent à améliorer leur situation socio-économique.

Me Akosua Matthews, descendante des Métis du Manitoba et partenaire chez Falconers, partageait la perspective pragmatique de Me André, mais sous un angle différent. Elle nous a fait part de ses observations, tirées de sa pratique dans le domaine de la protection de l’enfance, sur la manière dont les populations autochtones se frottent actuellement au système juridique canadien. Elle a discuté l’idée de tenir des audiences virtuelles dans la mesure où cela limite grandement les coûts et les délais liés aux procédures, deux facteurs qui découragent souvent les autochtones de se tourner vers les tribunaux canadiens. Toutefois, elle a rappelé que certaines communautés isolées n’ont pas accès à l’internet haute vitesse, et qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour sensibiliser les juges à la dure réalité de certaines communautés autochtones.

Le quatrième panéliste était Me Darwin Hanna, membre de la nation Nlaka’pamux et associé chez Callison & Hanna à Vancouver. Spécialiste des accords intergouvernementaux, il a plutôt mis l’emphase sur l’importance d’aborder les peuples autochtones dans une dynamique de “nation à nation,” plutôt que d’avancer une approche paternaliste qui accorde des droits petit à petit. Il a également partagé sa frustration face au fait que les tribunaux canadiens peinent à reconnaître le droit à l’autonomie des peuples autochtones et à véritablement comprendre les traditions juridiques autochtones. Par exemple, certains juges éprouvent de la difficulté à saisir la valeur spirituelle accordée à la nature par les autochtones.

Ce type de table ronde réunissant des juristes autochtones travaillant dans le domaine du droit autochtone complète parfaitement notre formation juridique mcgilloise. Le point de vue des universitaires ne saurait remplacer celui des avocat.e.s, et vice versa; il demeure néanmoins essentiel que les étudiant.e.s en droit aient un bref aperçu du monde concret qu’est la pratique avant qu’ils ou elles ne s’y plongent tête première. C’était aussi le moment idéal de déconstruire certains stéréotypes liés à la pratique du droit autochtone.