En septembre 2012, Caroline Bérubé, BCL’99, LLB’99, une diplômée qui travaille à Guangzhou, Chine, depuis de nombreuses années, était de passage à la Faculté de droit pour offrir une activité de formation intitulée Comment conclure une entente avec une entreprise chinoise.

Profitant de l’expérience juridique et commerciale de Caroline Bérubé en Asie, étudiants en droit et étudiants en gestion ont préparé ensemble un scénario pour une société fictive canadienne désireuse d’exporter en Chine, lors d’une activité organisée par l’Association étudiante du droit de l’Asie Pacifique. Focus online a rejoint madame Bérubé qui nous parle ici de son travail en Chine et à Singapour.

Par Caroline Bérubé, BCL’99, LLB’99


Caroline Bérubé a fondé un cabinet en Asie


Elle s’est établie à Guangzhou en Chine

Madame Bérubé participe à de nombreuses conférences professionelles.

Photos courtoisie de Caroline Bérubé et carte tirée de Google Maps.

 

J’ai toujours su que je voulais être avocate et gérer une entreprise. J’ai décidé de combiner les deux en établissant mon propre cabinet en Asie.

J’ai passé la dernière année de mon programme de droit en échange à l’Université nationale de Singapour et je me suis inscrite à plusieurs cours sur le droit de Singapour et d’Asie. Après l’obtention de mon diplôme de McGill et mon admission au  Barreau de New York, j’ai commencé à travailler pour une société britannique à Singapour au milieu de la crise financière asiatique de la fin des années 90. Et puis, j’ai déménagé à Guangzhou, province du Guangdong, en Chine, en 2003.

Après trois dans une entreprise chinoise, j’ai fondé HJM Asia Law & Co en 2006, un cabinet qui travaille principalement auprès d’entreprises de taille moyenne désirant faire des affaires en Asie. Nous les conseillons sur leurs projets corporatifs et commerciaux, ainsi qu’en matière de ressources humaines et de propriété intellectuelle.

En 2007, notre cabinet a ouvert un bureau à Singapour. C’est là que, pour des raisons de transparence juridique et d’avantages fiscaux, nous aidons nos clients à établir un siège à Singapour avant de se lancer sur d’autres marchés asiatiques comme la Chine. Présents à la fois à Singapour et en Chine, nous représentons des clients internationaux de taille moyenne dans leurs projets de fusion et acquisition, en matière de propriété intellectuelle et dans des transactions transfrontalières à travers l’Asie.

J’ai grandi dans une entreprise familiale – mon père dirigeait une entreprise qui opérait des usines fabriquant des produits de niche, en démarrant certaines, en achetant d’autres, etc. – et c’est ainsi que toute jeune, j’ai appris à évaluer des situations dans une perspective d’affaires, à créer des occasions et à mettre sur pied une pratique spécialisée. J’ai connu les hauts et les bas typiques d’une entreprise familiale et j’ai sans doute lu plus de livres sur la gestion et de rapports de vérification et de ventes que n’importe quel autre enfant de mon âge. Ce n’est pas un hasard si mon frère est aussi devenu un entrepreneur, en plus d’être ingénieur. Ensemble, nous possédons trois sociétés en Chine, en plus du cabinet.

En tant qu’associée directrice du cabinet, j’ai toujours cherché à établir une pratique de créneau qui puisse nous différencier des grands cabinets britanniques et singapouriens de la région. Après 15 ans d’activités en Asie, nous sommes en mesure de tirer parti de notre expérience : nous avons mis en place un processus que les gens d’affaires comprennent, malgré les défis auxquels ils sont confrontés lorsqu’ils font affaire en Asie. Nous croyons qu’il faut donner à chaque client des solutions pratiques qui répondent à ses besoins, tout en protégeant ses intérêts.

Malgré le climat économique et politique actuel, de nombreuses entreprises continuent de vouloir élargir leurs activités en Asie, pour saisir de nouvelles occasions de croissance, puiser dans le marché régional et réduire leurs coûts. La Chine et d’autres pays en développement continuent donc de jouer un rôle clé dans cette équation. Notre cabinet ne cesse de croître en Chine et à Singapour, et notre pratique Asie du Sud-Est est en pleine expansion, avec des clients clés qui nous demandent d’être leur avocat général pour l’Asie-Pacifique. Comme la plupart de nos clients cibles sont des entreprises de taille moyenne, ils n’ont pas d’avocat général ayant une expertise en Asie, de sorte que nous devenons leur conseiller principal pour la région.

Notre cabinet croit qu’il faut échanger avec d’autres associations professionnelles et juridiques pour apprendre de ces acteurs compétents et motivés. Actuellement, je siège au comité de direction de la Chambre de commerce du Canada à Singapour et je suis la conseillère juridique de la Chambre de commerce italienne à Singapour. Je suis également membre de la direction de l’International Bar Association Asia-Pacific Forum and IP Committee, et je suis présidente du Comité de publication de l’Inter-Pacific Bar Association.

J’assiste à des conférences dans divers réseaux juridiques internationaux, où je donne également des présentations. Par exemple, je présiderai un panel sur les stratégies de fusion et acquisition en Asie lors d’une conférence à Kuala Lumpur à la fin de novembre, où parleront six panellistes, tous avocats généraux de multinationales et entreprises publiques. Partager ses expériences avec les autres est essentiel si on veut suivre les développements dans des systèmes juridiques en constante évolution, ce qui est le cas pour la plupart des pays d’Asie.

En tant que juriste à temps plein avec trois enfants, je crois qu’il est tout à fait possible de mener une carrière enrichissante tout en passant du temps de qualité avec ceux qu’on aime. Je crois aussi qu’il faut garder le contact avec d’autres professionnelles actives dans leur domaine. Notre cabinet a organisé un déjeuner annuel des femmes de Singapour pour discuter des défis et des réalisations des professionnelles de divers secteurs. Notre cabinet est également un membre actif du groupe des femmes d’affaires de Guangzhou, où nous aidons à organiser des conférences et essayons de rassembler une communauté de femmes dirigeantes, chinoises et étrangères, qui travaillent à Guangzhou.

Pour le reste, j’aurai le plaisir de continuer à partager mes expériences avec les étudiants en droit, tout en discutant des dernières tendances et des études de cas intéressantes. J’ai vraiment apprécié l’événement à l’Université McGill en septembre. Ce fut un exercice à la fois bénéfique, pratique et divertissant. J’espère que cette activité inspirera des étudiants à envisager un parcours professionnel qui les emmènera à l’étranger, pour faire une carrière internationale.

Pour en savoir davantage sur le cabinet HJM Asia Law & Co, visitez www.hjmasialaw.com.