Vue de quatre éoliennes prise d'un avion

Un été passé en Afrique du Sud a mené Philip Duguay à écrire un article sur le développement de l’énergie éolienne dans ce pays, lequel sera publié dans le numéro de mars du Oxford University Journal of World Energy Law and Business.

L’attrait de la Coupe du monde 2010 de soccer n’était pas entièrement étranger à son séjour, mais l’étudiant de quatrième année était avant tout motivé par la volonté de mieux comprendre comment l’Afrique du Sud fait face à ses défis énergétiques. Dans le cadre d’un programme d’échange étudiant, Philip Duguay a passé un semestre à l’Université du Cap pour étudier le développement de l’énergie éolienne en Afrique du Sud. Les recherches, les entrevues et les travaux qu’il a menés au Cap et dans les villages environnants se sont achevés par un article intitulé Wind Power to the People.

Quand il évoque son séjour, Philip Duguay se rappelle comment les 100 kilomètres d’autoroute qui séparent Le Cap du village de Darling offrent un résumé visuel du développement et des questions énergétiques en Afrique du Sud.

La route spectaculaire, qui serpente entre les basses plaines du Cap et l’océan, à travers des dunes côtières et le veld sud-africain, passe devant des stations de charbon désaffectées, des raffineries de pétrole, un réacteur nucléaire, ainsi que les turbines à gaz et des éoliennes.

Lors d'une visite organisée par Philip Duguay, une trentaine d'étudiants et de professeurs en droit, en gestion environnementale et en génie ont visité la ferme éolienne et rencontré Hermann Oelsner, président de la African Wind Energy Association.

« Au Cap, j’ai habité un quartier équivalent à Westmount, » explique Philip Duguay. « Sur mon trajet, j’allais de banlieues chic dotées de panneaux d’affichage alimentés par des panneaux photovoltaïques et des générateurs éoliens, à des townships qui ne sont alimentés en électricité que depuis deux ans. »

Sa destination? La ferme éolienne de Darling, un projet de démonstration qui a attiré son attention alors qu’il étudiait les questions de l’énergie renouvelable et du développement.

« L’énergie est à l’origine de nombreux conflits dans le monde. Après avoir étudié le droit du développement durable avec le professeur Richard Janda, j’en suis venu à considérer l’énergie renouvelable comme un moyen de prévention des conflits, » explique-t-il.

Selon Duguay, la technologie utilisée à la ferme éolienne de Darling, avec ses quatre éoliennes Fuhrländer de 1,3 MW, est considérée par plusieurs dans le milieu des affaires et de la finance, ainsi que dans le secteur de l’énergie et au gouvernement comme « l’avenir de la production électrique en Afrique du Sud. »

Hermann Oelsner et Philip Duguay (1er et 2e de la gauche) s

La ferme éolienne a été également au cœur d’une conférence que Philip Duguay a aidé à organiser au Cap en mai 2010. Intitulée Wind Power Africa 2010, la conférence a réuni plus de quatre cents délégués et cinquante conférenciers pour discuter de l’industrie éolienne en Afrique.

« Beaucoup de gens s’intéressent à l’énergie renouvelable et j’espère que nous commencerons bientôt à la considérer comme plus qu’une simple source d’énergie, » a-t-il expliqué. « C’est une forme plus stable de production d’énergie, qui crée plus d’emplois, qui est plus proche de la gouvernance locale, qui responsabilise les gens quant à leurs besoins énergétiques et qui les sensibilise au gaspillage et à la surconsommation. »

Il est facile de critiquer un pays comme l’Afrique du Sud pour sa production et sa consommation d’énergie, indique Philip Duguay, mais il espère que la publication de son article encouragera les Canadiens à « constater combien nous sommes en retard. »

Son article souligne que « l’Afrique du Sud a établi l’une des constitutions les plus progressives et respectueuses de l’environnement au monde. » Le pays s’est doté d’un ensemble de lois et de politiques en matière de planification énergétique, dont deux jettent les assises juridiques pour le développement d’énergies renouvelables au pays.

Parmi les nombreuses idées que Philip Duguay a retenues de son séjour en Afrique du Sud, l’une des plus importantes est que pour favoriser l’énergie renouvelable, « nous devrons reformuler son cadre réglementaire. De nombreux gouvernements emploient des modèles de réglementation du secteur de l’énergie qui sont à la fois désuets et inadéquats. »

La politique sociale doit jouer un rôle dans la reformulation des politiques énergétiques, insiste Philip Duguay. « Vous pouvez proclamer autant de lois que vous voulez, mais si, en fin de compte, ces lois ne sont pas compréhensibles pour les groupes communautaires et les intervenants municipaux, nous ne pourrons pas réaliser le plein potentiel qu’offre l’énergie renouvelable. »

Le semestre que Philip Duguay a passé en Afrique du Sud a été rendu possible en partie par une bourse de mobilité offerte par McGill aux étudiants qui participent à un programme d’échange à l’étranger.  Notre programme intégré d’enseignement du droit donne aux étudiants de nombreuses occasions d’acquérir une vision globale et cosmopolite du droit, que ce soit dans le cadre d’un programme d’échange, de programmes d’été, de stages ou de projets de recherche internationaux.

La recherche effectuée par Philip Duguay a été en partie subventionnée par une bourse du Groupe RES-Afrique du Sud, qui gère la ferme éolienne de démonstration à Darling, en Afrique du Sud.

Philip Duguay écrit aussi sur le blog Legal Frontiers, tenus par des étudiants de droit de McGill.