A recurring column presenting select excerpts from Faculty members’ comments on events in the news. In this edition: Professor William Tetley on the 40th anniversary of the October Crisis and Professor Richard Janda reveals Governor General David Johnston’s link to the romance novel Love Story.
La vérité sur la Crise d’octobre
Excerpts from an article by William Tetley published in La Presse on September 20, 2010Si nous voyons tous plus clair après les faits, il est aussi vrai que, 40 ans plus tard, le souvenir que nous gardons de la Crise d’octobre est souvent trouble ou complètement inexact… Même si un portrait global nous est toujours inaccessible et ne peut donc faire l’objet d’une analyse complète et satisfaisante, il est néanmoins possible d’attirer l’attention sur certains aspects de la Crise qui ne devraient pas être oubliés et de tirer quelques conclusions, ce à quoi je me risque avec beaucoup d’appréhension.
La décision déchirante des gouvernements du Québec et du Canada de ne pas relâcher les prisonniers felquistes, reconnus coupables ou accusés de crimes terroristes, était appropriée. Aucun gouvernement démocratique ne saurait agir autrement. Avec le temps, presque tout commentateur et presque tout journal sur la planète approuveraient cette décision.
La requête adressée le 16 octobre 1970 au gouvernement fédéral par l’administration de Montréal et le gouvernement du Québec, pour que soit appliquée la Loi sur les mesures de guerre, était justifiée dans les circonstances. Après trois jours d’assemblées et de manifestations de plus en plus nombreuses et survoltées, le FLQ réussissait à tenir un grand rassemblement de 3000 partisans, sympathisants, étudiants et décrocheurs au centre Paul-Sauvé, le soir du 15 octobre 1970, et était sur le point de passer à l’étape des marches dans les rues, des affrontements, des violences et des dommages à la propriété. Le gouvernement n’a pas agi à l’encontre de la volonté populaire: l’opinion publique canadienne appuyait fortement la réponse énergique des gouvernements à la menace terroriste. Un sondage Gallup publié le 12 décembre 1970 révélait que 87% des Canadiens approuvaient l’imposition des Règlements de la Loi sur les mesures de guerre, que 6% la désapprouvaient et que 7% étaient indécis à ce propos. Chez les Canadiens anglais, le taux d’approbation était de 89%, le taux de désapprobation de 6%, et le taux d’indécision de 5%. Dans le cas des Canadiens-français, les résultats révélaient un taux d’approbation de 86%, de désapprobation de 9% et d’indécision de 5%.
La Crise d’octobre a été un important épisode séparatiste, nationaliste et presque anarchiste dans l’histoire du Québec et du Canada. Les felquistes n’étaient toutefois pas des patriotes au même titre que ceux du Haut-Canada et du Bas-Canada en 1837 et 1838, ou du temps de Louis Riel en 1885, qui étaient prêts à risquer leur vie pour leur cause. Les felquistes ont combattu subrepticement par des bombes, des colis piégés, des cambriolages, des enlèvements et l’«exécution» d’un otage. Ils se sont rarement mis dans une situation mortellement périlleuse.
Le 28e gouverneur général du Canada
Le professeur Richard Janda a parlé à la Première Chaîne et à Radio Canada de David Johnston, qui est devenu 28e gouverneur général du Canada le 1er octobre.En 1970, le film Love Story, basé sur le roman d’Erich Segal, captive l’Amérique avec la tendre promesse que « l’amour, c’est n’avoir jamais à dire qu’on est désolé. »
Lors d’une entrevue avant l’investiture du nouveau gouverneur général, Richard Janda a révélé à la Première Chaîne que David Johnston avait lui-même tenu un petit rôle dans ce mélodrame.
En effet, David Johnston et Erich Segal étudiaient ensemble à Harvard durant les années 60. Dans son roman, ce dernier a donné à son ami le rôle d’un capitaine de hockey nommé Davey Johnson.
« C’est l’homme avec le plus de capacité sociale que j’ai jamais rencontré, » a ajouté Professor Janda, qui est auteur avec Johnston d’un livre traitant des communications dans la loi. « Je l’ai vu à plusieurs reprises entrer dans une salle et, en une minute, connaître le nom de tout le monde. »
Au bas de la page du dossier special préparé par Radio Canada sur le gouverneur général, vous trouverez d’autres extraits.