Pierre-Olivier Savoie et Pierre-Olivier Laporte, confondateurs du cabinet Savoie Laporte.

Du Pavillon Chancellor-Day à un cabinet d’avocats international

Le germe du cabinet de droit international, Savoie Laporte s.e.n.c.r.l., a d’abord couvé entre les murs du Pavillon Chancellor-Day. Pierre-Olivier Savoie, BCL/LLB’05, et Pierre-Olivier Laporte, BCL/LLB’05, confient les précieuses leçons qu’ils ont apprises à McGill et offrent des conseils à ceux et celles qui aspirent à une carrière similaire.

Par Claire Loewen

Pourquoi avez-vous lancé un cabinet en droit international?

Pierre-Olivier Savoie: Notre point de mire, c’est la résolution des différends internationaux. Nous sommes un cabinet de litiges ou de contentieux internationaux. C’est un projet qui a vu le jour il y a cinq ans, quand chacun s’est lancé à son compte, moi à Paris, et P.-O. Laporte à Montréal.

Nous nous connaissons depuis presque 20 ans, car nous avons fait notre droit ensemble à McGill. Nous sommes restés en contact grâce à nos intérêts communs: nous avons tous deux travaillé en arbitrage et nous sommes tous deux intéressés par le contentieux international. Cet été, nous avons finalement lancé le cabinet Savoie Laporte, avec des bureaux à Paris et à Montréal. Fonder un cabinet international, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais ça se construit sur des bases très solides qui commencent par deux BCL/LLB de McGill.

Pierre-Olivier Laporte: Professionnellement et personnellement, on se complète bien. Nous avons peut-être mal choisi notre timing avec la pandémie, mais de nos jours, la planète est connectée; nous avons donc effectué un lancement virtuel.

Quelle influence vos études en droit à McGill ont-elles sur votre pratique aujourd’hui?

Au-delà d’être à l’aise dans différents systèmes de droit nationaux, nous avons aussi acquis une méthodologie intellectuelle qui fait que nous réfléchissons aux problèmes juridiques à partir des principes généraux; nous réfléchissons conceptuellement. Au lieu de commencer par le texte, nous entamons nos réflexions à un plus haut niveau.

Laporte: Nous traitons des dossiers où nous touchons à la fois à des questions de droit international et à des questions de droit national. Selon où l’on est dans le monde, une question se soulèvera dans une juridiction de common law ou dans une juridiction de droit civil. Voilà où la formation transsystémique de McGill nous confère un avantage clair.

Savoie: Ma formation en droit m’aide tous les jours dans ma pratique. Avoir appris les deux traditions juridiques en même temps, ne pas tenir pour acquis qu’une seule solution existe, c’est extrêmement utile.

Laporte: Au-delà d’être à l’aise dans différents systèmes de droit nationaux, nous avons aussi acquis une méthodologie intellectuelle qui fait que nous réfléchissons aux problèmes juridiques à partir des principes généraux; nous réfléchissons conceptuellement. Au lieu de commencer par le texte, nous entamons nos réflexions à un plus haut niveau.

Quelles leçons avez-vous emportées avec vous?

Savoie: Le professeur René Provost nous disait: « si vous voulez que le droit international avance, ou que les tribunaux en prennent compte, il faut le plaider. » Ce que j’en retiens, c’est qu’il faut être capable de voir où on peut faire évoluer le droit. Par exemple, quand je suis devant un tribunal en France, je pose parfois un regard différent sur une question. Je peux voir quand il y a une occasion de pousser le droit français dans une certaine direction et de le faire évoluer.

Laporte: François Chevrette, un ancien professeur de droit constitutionnel que nous aimions beaucoup, disait : « si ça n’a pas de sens, ce n’est pas du bon droit. » Le droit n’est pas une série de dogmes qu’il faut apprendre par cœur et restituer. Il faut garder un jugement critique. Il faut aller au-delà des raisonnements faciles et les réponses toutes faites.

Avez-vous des conseils pour notre corps étudiant?

Laporte: Une école comme McGill, c’est évidemment un endroit où la vie intellectuelle est très riche, où l’on est incité à travailler très fort pour réussir le mieux possible. Mais il faut retenir que c’est aussi une occasion extraordinaire pour se faire des amis, pour tisser des liens, des relations qui mèneront plus tard à des contacts d’affaires. Nous en sommes un exemple!

Savoie: Essayez de vous placer de sorte qu’on vous donne le travail que vous avez vraiment envie de faire. C’est comme ça qu’on avance.

Quelle est la prochaine étape pour Savoie Laporte?

Savoie: Le cabinet veut croître au bon rythme. Nous sommes contents de notre pratique actuelle et nous voulons nous y consacrer à 110%. Nous tentons de choisir des dossiers auxquels nous croyons et qui nous stimulent intellectuellement.

Laporte: Nous voulons nous faire connaître davantage à Montréal, notre ville d’origine. On s’est construit comme juristes ici même! Pour l’instant, le plus gros du cabinet est à Paris, mais nous voulons amener cette expertise à Montréal.

Savoie: Selon nous, Montréal a un grand potentiel pour que davantage de gens y pratiquent le conseil en matière d’arbitrage international. Il y a beaucoup de possibilités de croissance, notamment pour les gens qui viennent de Montréal et qui ont étudié à Montréal. Ça fait partie de notre planification.

Cette entrevue a été révisée et condensée pour des fins de clarté.